La zone euro a décidé au forceps mardi d'un nouveau plan de sauvetage record atteignant potentiellement 237 milliards d'euros pour la Grèce dans l'espoir de lui éviter la sortie de l'Union monétaire, sans pour autant apaiser les inquiétudes sur l'avenir du pays
L'accord est intervenu au petit matin après plus de treize heures de tractations entre les ministres des Finances de l'Union monétaire, lors d'une de ces réunions de crise à Bruxelles dont la zone euro a désormais l'habitude.
Il doit permettre "de garantir l'avenir du pays dans la zone euro", a déclaré à la presse leur chef de file, Jean-Claude Juncker, même si de nombreux économistes pensent que la Grèce est condamnée à terme à la quitter.
L'accord "ferme la porte au scénario d'un défaut de paiement, avec toutes ses graves conséquences sociales et économiques", a déclaré pour sa part le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Le plan d'aide comprend d'une part un volet d'aide publique --des prêts, pour l'essentiel-- à hauteur de 130 milliards d'euros jusque fin 2014, après un premier programme de soutien en faveur du pays décidé en mai 2010 qui avait atteint déjà 110 milliards d'euros. Et qui s'est révélé insuffisant.
Le FMI devrait y participer, mais en apportant moins que dans les plans d'aide précédents. Il prendra une décision en mars. Selon M. Schäuble, le FMI n'irait pas au-delà de 13 milliards d'euros, contre une participation d'un tiers dans les précédents plans de sauvetage européens.
L'autre volet porte sur un effacement de la dette de la Grèce détenue par ses créanciers privés, banques et fonds d'investissement.
Ils doivent accepter une perte de 53,5% au final sur la valeur faciale de leurs créances grecques, soit un effort accru par rapport à l'objectif initial qui était de 50%. Cela doit permettre de réduire la dette du pays d'un montant de 107 milliards d'euros, un record dans l'histoire économique mondiale.
Au total, l'effort représente plus de 21.500 euros par habitant grec, sur la base d'une population de 11 millions.
Grâce à ce plan de soutien, la Grèce devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et d'éviter ainsi le défaut de paiement. A condition toutefois que les banques répondent en nombre suffisant à l'appel.
Le représentant des créanciers privés de la Grèce, Charles Dallara, s'est dit mardi confiant dans la réussite de l'échange de dette grecque.
"Nous espérons qu'il y ait une très faible probabilité que cela ne se conclue pas sur un processus volontaire", a-t-il dit.
Les instituts de crédit se sont préparés depuis des mois à l'effacement d'une partie de la dette grecque et "c'est pourquoi je pars du principe que les créanciers privés seront nombreux à participer au compromis" sur une base volontaire, a renchéri Michael Kemmer, le directeur de la fédération allemande des banques privées (BdB).
Athènes a en échange adopté un nouveau plan d'austérité, notamment 3,3 milliards d'euros d'économies cette année, au prix de violentes manifestations dans la rue et de nouvelles turbulences politiques.
Et le gouvernement va devoir faire voter d'ici la fin du mois de premières mesures, en gage de bonne volonté, pour voir l'argent frais lui parvenir.
Au final, le plan de sauvetage permettra de réduire l'endettement grec à hauteur de 120,5% d'ici 2020.
Pour y parvenir, les banques ne seront pas les seules à faire un effort accru.
Les pouvoirs publics aussi doivent apporter leur écot en réduisant les taux d'intérêt de prêts déjà contractés à la Grèce et, pour les banques centrales de la zone euro, en redistribuant des profits.
La Grèce fera en contrepartie l'objet d'une surveillance renforcée de ses créanciers, de la Commission européenne en particulier, pour s'assurer qu'elle ne dévie pas des objectifs fixés.
De nombreux pays doutent, en dépit des promesses répétées, de la capacité de la Grèce à réaliser les réformes nécessaires, d'autant que les élections législatives à venir sont susceptibles de rebattre les cartes.
Le pays lui-même est miné par la récession économique, avec cinq années consécutives de recul du Produit intérieur brut, et la population a de plus en plus de mal à accepter les coupes budgétaires successives exigées par les créanciers.
Les marchés financiers ont réagi avec prudence. L'euro a un peu progressé face au dollar mardi. Mais les Bourses européennes ont dans l'ensemble terminé dans le rouge.
De nombreux économistes doutent que le nouveau plan de sauvetage soit le dernier chapitre de la crise grecque et de celle de la dette. Beaucoup parient à terme sur une banqueroute du pays, estimant que la zone euro cherche surtout à gagner du temps afin pour pouvoir renforcer d'ici là ses défenses.
Pour le responsable de l'institut Bruegel, Jean Pisani-Ferry, le plan ne fait sans doute "que repousser l'échéance funeste" car "la Grèce ne va pas mettre en oeuvre l'austérité promise et va se retrouver au bout du compte à devoir décider de sortir de l'euro ou à être poussée vers la sortie".
Un scénario auquel se refuse à croire le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. Cela "conduirait ce pays à un chaos épouvantable", a-t-il prévenu.
L'accord est intervenu au petit matin après plus de treize heures de tractations entre les ministres des Finances de l'Union monétaire, lors d'une de ces réunions de crise à Bruxelles dont la zone euro a désormais l'habitude.
Il doit permettre "de garantir l'avenir du pays dans la zone euro", a déclaré à la presse leur chef de file, Jean-Claude Juncker, même si de nombreux économistes pensent que la Grèce est condamnée à terme à la quitter.
L'accord "ferme la porte au scénario d'un défaut de paiement, avec toutes ses graves conséquences sociales et économiques", a déclaré pour sa part le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.
Le plan d'aide comprend d'une part un volet d'aide publique --des prêts, pour l'essentiel-- à hauteur de 130 milliards d'euros jusque fin 2014, après un premier programme de soutien en faveur du pays décidé en mai 2010 qui avait atteint déjà 110 milliards d'euros. Et qui s'est révélé insuffisant.
Le FMI devrait y participer, mais en apportant moins que dans les plans d'aide précédents. Il prendra une décision en mars. Selon M. Schäuble, le FMI n'irait pas au-delà de 13 milliards d'euros, contre une participation d'un tiers dans les précédents plans de sauvetage européens.
L'autre volet porte sur un effacement de la dette de la Grèce détenue par ses créanciers privés, banques et fonds d'investissement.
Ils doivent accepter une perte de 53,5% au final sur la valeur faciale de leurs créances grecques, soit un effort accru par rapport à l'objectif initial qui était de 50%. Cela doit permettre de réduire la dette du pays d'un montant de 107 milliards d'euros, un record dans l'histoire économique mondiale.
Au total, l'effort représente plus de 21.500 euros par habitant grec, sur la base d'une population de 11 millions.
Grâce à ce plan de soutien, la Grèce devrait être en mesure de faire face à une échéance de remboursement de 14,5 milliards d'euros qui tombe le 20 mars et d'éviter ainsi le défaut de paiement. A condition toutefois que les banques répondent en nombre suffisant à l'appel.
Le représentant des créanciers privés de la Grèce, Charles Dallara, s'est dit mardi confiant dans la réussite de l'échange de dette grecque.
"Nous espérons qu'il y ait une très faible probabilité que cela ne se conclue pas sur un processus volontaire", a-t-il dit.
Les instituts de crédit se sont préparés depuis des mois à l'effacement d'une partie de la dette grecque et "c'est pourquoi je pars du principe que les créanciers privés seront nombreux à participer au compromis" sur une base volontaire, a renchéri Michael Kemmer, le directeur de la fédération allemande des banques privées (BdB).
Athènes a en échange adopté un nouveau plan d'austérité, notamment 3,3 milliards d'euros d'économies cette année, au prix de violentes manifestations dans la rue et de nouvelles turbulences politiques.
Et le gouvernement va devoir faire voter d'ici la fin du mois de premières mesures, en gage de bonne volonté, pour voir l'argent frais lui parvenir.
Au final, le plan de sauvetage permettra de réduire l'endettement grec à hauteur de 120,5% d'ici 2020.
Pour y parvenir, les banques ne seront pas les seules à faire un effort accru.
Les pouvoirs publics aussi doivent apporter leur écot en réduisant les taux d'intérêt de prêts déjà contractés à la Grèce et, pour les banques centrales de la zone euro, en redistribuant des profits.
La Grèce fera en contrepartie l'objet d'une surveillance renforcée de ses créanciers, de la Commission européenne en particulier, pour s'assurer qu'elle ne dévie pas des objectifs fixés.
De nombreux pays doutent, en dépit des promesses répétées, de la capacité de la Grèce à réaliser les réformes nécessaires, d'autant que les élections législatives à venir sont susceptibles de rebattre les cartes.
Le pays lui-même est miné par la récession économique, avec cinq années consécutives de recul du Produit intérieur brut, et la population a de plus en plus de mal à accepter les coupes budgétaires successives exigées par les créanciers.
Les marchés financiers ont réagi avec prudence. L'euro a un peu progressé face au dollar mardi. Mais les Bourses européennes ont dans l'ensemble terminé dans le rouge.
De nombreux économistes doutent que le nouveau plan de sauvetage soit le dernier chapitre de la crise grecque et de celle de la dette. Beaucoup parient à terme sur une banqueroute du pays, estimant que la zone euro cherche surtout à gagner du temps afin pour pouvoir renforcer d'ici là ses défenses.
Pour le responsable de l'institut Bruegel, Jean Pisani-Ferry, le plan ne fait sans doute "que repousser l'échéance funeste" car "la Grèce ne va pas mettre en oeuvre l'austérité promise et va se retrouver au bout du compte à devoir décider de sortir de l'euro ou à être poussée vers la sortie".
Un scénario auquel se refuse à croire le chef de la diplomatie française, Alain Juppé. Cela "conduirait ce pays à un chaos épouvantable", a-t-il prévenu.