Un mort dans «Splash» version chinoise, un dans le «Koh-Lanta» français. Les jeux télé du moment vivent une série noire. Ce genre va-t-il mener au pire ?
Le 19 avril dernier, un jeune homme de 18 ans s’est tué dans la version chinoise de «Splash», ce jeu télé qui incite les candidats à sauter de grands plongeoirs. Peng, assistant dans l’émission, s’est noyé lors des entraînements, sans pour autant que la chaîne décide d’arrêter le programme.
Depuis son avènement en 2001, avec «Loft Story» sur TF1, la télé-réalité ne cesse de susciter les critiques. A plus forte raison quand la mort y tient un rôle. C’était encore le cas, récemment, dans «Koh-Lanta», le jeu de Denis Brogniart. Le chroniqueur Eric Naulleau (actuel animateur de «Z & N» sur M6) a piqué la mouche: il est persuadé qu’on va finir par mettre en scène la mort elle-même dans ce genre d’émissions. Nous l’avons confronté à Nathalie Nadaud-Albertini, sociologue des médias, qui a qui publié en mai, aux Editions INA, «Douze ans de télé-réalité… Au-delà des critiques morales».
OUI
«C’est une sorte de cancer de l’esprit, une insulte à l’intelligence»
Eric Naulleau, Editeur et animateur de «Z & N», le dimanche sur M6 à 0 h 15
TTM: Votre avis sur les morts survenus dans «Koh-Lanta» et dans «Splash» en Chine?
EN: Malheureusement, c’est la voie de l’avenir. On va tellement loin dans la télé-réalité que la mort sera bientôt mise en scène. Là, c’est encore vécu comme un accident tragique, mais, bientôt, la mort fera partie intégrante des programmes. Je pense qu’on viendra voir non seulement si le candidat gagne, mais s’il survit.
TTM: Que faire là-contre?
EN: Je veux devenir dictateur de la France, et ma première mesure sera d’abolir la télé-réalité et de mettre en prison tous ceux qui ont participé à cette histoire de près ou de loin. C’est une sorte de cancer de l’esprit et de la TV, une insulte à l’intelligence permanente. C’est quand même curieux qu’on la tolère.
NON
«La mort mise en scène dans la télé-réalité est un fantasme»
Nathalie Nadaud-Albertini, Sociologue des médias
TTM: La télé-réalité empire-t-elle au fil des ans?
NNA: Elle évolue, certes, mais les critiques ne datent pas d’hier. A ses débuts, avec «Loft Story», on pensait qu’elle allait détruire la personne, ses liens avec autrui, voire la démocratie. On est allé jusqu’à la comparer aux camps de concentration. Si «Les anges de la télé-réalité» ou «Secret Story» ont encore un léger parfum de soufre, la plupart de ces programmes traitent aujourd’hui de cuisine, d’aventure, de danse…
TTM: Ira-t-on un jour jusqu’à scénariser des morts réelles?
NNA: C’est un fantasme, cela aussi se disait déjà dès l’apparition de la télé-réalité. Et puis en France, je doute que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) laisse passer ça.
Le 19 avril dernier, un jeune homme de 18 ans s’est tué dans la version chinoise de «Splash», ce jeu télé qui incite les candidats à sauter de grands plongeoirs. Peng, assistant dans l’émission, s’est noyé lors des entraînements, sans pour autant que la chaîne décide d’arrêter le programme.
Depuis son avènement en 2001, avec «Loft Story» sur TF1, la télé-réalité ne cesse de susciter les critiques. A plus forte raison quand la mort y tient un rôle. C’était encore le cas, récemment, dans «Koh-Lanta», le jeu de Denis Brogniart. Le chroniqueur Eric Naulleau (actuel animateur de «Z & N» sur M6) a piqué la mouche: il est persuadé qu’on va finir par mettre en scène la mort elle-même dans ce genre d’émissions. Nous l’avons confronté à Nathalie Nadaud-Albertini, sociologue des médias, qui a qui publié en mai, aux Editions INA, «Douze ans de télé-réalité… Au-delà des critiques morales».
OUI
«C’est une sorte de cancer de l’esprit, une insulte à l’intelligence»
Eric Naulleau, Editeur et animateur de «Z & N», le dimanche sur M6 à 0 h 15
TTM: Votre avis sur les morts survenus dans «Koh-Lanta» et dans «Splash» en Chine?
EN: Malheureusement, c’est la voie de l’avenir. On va tellement loin dans la télé-réalité que la mort sera bientôt mise en scène. Là, c’est encore vécu comme un accident tragique, mais, bientôt, la mort fera partie intégrante des programmes. Je pense qu’on viendra voir non seulement si le candidat gagne, mais s’il survit.
TTM: Que faire là-contre?
EN: Je veux devenir dictateur de la France, et ma première mesure sera d’abolir la télé-réalité et de mettre en prison tous ceux qui ont participé à cette histoire de près ou de loin. C’est une sorte de cancer de l’esprit et de la TV, une insulte à l’intelligence permanente. C’est quand même curieux qu’on la tolère.
NON
«La mort mise en scène dans la télé-réalité est un fantasme»
Nathalie Nadaud-Albertini, Sociologue des médias
TTM: La télé-réalité empire-t-elle au fil des ans?
NNA: Elle évolue, certes, mais les critiques ne datent pas d’hier. A ses débuts, avec «Loft Story», on pensait qu’elle allait détruire la personne, ses liens avec autrui, voire la démocratie. On est allé jusqu’à la comparer aux camps de concentration. Si «Les anges de la télé-réalité» ou «Secret Story» ont encore un léger parfum de soufre, la plupart de ces programmes traitent aujourd’hui de cuisine, d’aventure, de danse…
TTM: Ira-t-on un jour jusqu’à scénariser des morts réelles?
NNA: C’est un fantasme, cela aussi se disait déjà dès l’apparition de la télé-réalité. Et puis en France, je doute que le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) laisse passer ça.