(Les Stéphanois entourés de leur entraîneur Christophe Galtier, après leur victoire en finale de la Coupe de la Ligue, samedi au Stade de France.)
Trente-deux ans que tout le "peuple vert" attendait ça ! Samedi, Saint-Etienne a renoué avec sa glorieuse histoire en engrangeant son premier trophée depuis 1981, avec la Coupe de la Ligue remportée face à Rennes (1-0) sur un but de Brandao, le spécialiste de cette compétition.
"J'espère qu'on sera les dignes héritiers de cette génération", avait dit l'entraîneur stéphanois Christophe Galtier à propos des Verts mythiques des années 1970. L'ASSE n'a certes remporté "que" la Coupe de la Ligue, troisième trophée dans la hiérarchie française, et c'était aussi la seule ligne vierge au palmarès du club, mais que cette coupe pèse lourd ! Elle permet aux Verts de se qualifier pour l'Europa League, qu'ils n'avaient plus vue depuis cinq ans, et d'être récompensés pour leur excellente saison, puisqu'ils sont encore en course pour jouer les tout premiers rôles en championnat.
Rennes de son côté, enfoncé dans une crise de résultats en Ligue 1 (8 matches sans victoire), connaît une nouvelle désillusion, après sa défaite en finale de la Coupe de France 2009 face à Guingamp, club de L2. Les Bretons n'ont plus rien gagné depuis la Coupe de France 1971 (hormis un Championnat de L2 en 1983, un titre mineur).
"HYPER FAVORI"
L'affiche s'annonçait déséquilibrée au vu de la forme des Stéphanois, défaits une seule fois en 2013 (18 matches toutes compétitions confondues), et de la déconfiture des Bretons, englués dans le ventre mou de Ligue 1. "Dans une finale, la forme du moment n'existe pas, il n'y a pas de favori", avait dit Christophe Galtier, pour ponctuer la guéguerre de communication et répondre à son homologue Frédéric Antonetti, qui avait qualifié Saint-Etienne d'"hyper favori".
Le match fut assez équilibré, mais les rôles y étaient patents, entre une ASSE pleine de maîtrise et un Stade rennais plus en-dedans. La "confiance", ce mot talisman, était verte, et elle s'est matérialisée sur le terrain, sans pour autant se traduire par une domination folle, notamment en seconde période où les Bretons, courant après le score, ont connu un regain de volonté. Mais la défense adverse est restée intraitable.
Le but de Brandao (déjà auteur de l'unique but en finale l'année dernière, pour Marseille), seul à la réception d'un délicieux centre de l'extérieur du droit d'Aubameyang, alors que Costil était trop court (18e), a raffermi cette idée d'une équipe supérieure à l'autre. Danzé s'est fait balader sur le coup, et le capitaine a sombré dans ce match, jusqu'à son remplacement (57e), comme un symbole de l'impuissance bretonne.
ERDING REMPLACÉ À LA 25E MINUTE
Le remplacement de l'avant-centre rennais, Erding, dès la 25e minute, n'a sans doute pas été non plus de nature à rasséréner les Rouge et Noir... Le Turc avait pourtant commencé fort avec une frappe vers la lucarne sortie par Ruffier, dès la première minute. La meilleure occasion bretonne ! Jusqu'à cette reprise de Diallo superbement écartée par Ruffier, impérial (86e).
Les autres opportunités furent trop molles ou maladroites pour inquiéter le portier forézien, avec le coup franc de Féret (45e+1), la frappe non cadrée de Pitroipa (54e), la tête idem de Boye (65) ou celle de Fantamady Diarra sur Ruffier (72e).
Les Verts, eux, se sont montrés plus tranchants et auraient pu plier le match lorsque Brandao, encore seul au deuxième poteau, voyait sa tête repoussée par Costil (26e) ou quand Brison manquait le cadre sur un centre en retrait de Mollo (46e). Mais ils ont aussi semblé gérer leur avantage, avec une ligne de milieu prompte à se replier et des attaquants allant eux aussi au charbon. Le charbon, de quoi renouer avec la grande histoire de Saint-Etienne.