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    Les écolos et le traité européen : un « non » qui fait le grand écart

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    Les écolos et le traité européen : un « non » qui fait le grand écart Empty Les écolos et le traité européen : un « non » qui fait le grand écart

    Message  Deathstroke Mar 25 Sep 2012, 10:29

    La décision d’Europe Ecologie - Les Verts de voter contre la ratification du traité européen tout en restant dans la majorité fait des vagues. A commencer par le départ symbolique de Daniel Cohn-Bendit, le coprésident du groupe Vert au parlement européen, qui a décidé de « suspendre » sa participation au mouvement écolo français, dans lequel, il est vrai, il était déjà passablement marginal.

    Le Conseil fédéral d’EELV, le « parlement » des écolos qui compte 150 membres, a décidé samedi avec une majorité de 70%, donc un vote sans ambiguïtés, de voter contre la ratification du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » (TSCG) qui sera soumis au Parlement à partir du 2 octobre.

    Mais si le vote est clair, le positionnement d’EELV n’est pas simple. Avec deux ministres au gouvernement, il est évidemment difficile de rompre avec ce même gouvernement sur une décision aussi importante, même si ce traité ne faisait évidemment pas partie du pacte signé l’an dernier entre les écologistes et le PS.

    Mais le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, ne cesse de marteler que voter non c’est affaiblir François Hollande, et donc le poids de la France dans les négociations européennes, et il ne manquera pas de le rappeler aux écologistes qui siègent dans son gouvernement.

    Le gouvernement à domination PS est déjà soumis à la surenchère de la gauche de la gauche, avec la manifestation du 30 septembre en faveur d’un référendum sur le traité (et pour son refus) organisée par le Front de gauche et un grand nombre de mouvements et associations opposés à ce traité.

    Le choix du Conseil fédéral d’EELV a été en partie tranché par l’attitude de Pascal Durand, le successeur de Cécile Duflot, la désormais ministre du Logement, à la tête du parti écologiste. Pascal Durand, qui ne s’était pas prononcé jusque-là, a apporté son soutien aux partisans du « non ».

    Il a appelé à choisir « non pas entre deux visions de l’Europe car nous la partageons » mais à savoir « quel chemin vous voulez portez pour aller vers l’Europe que nous voulons collectivement ». Il a ajouté :

    « La politique des petits pas est en train de séparer les populations européennes de ses pratiques. »

    A l’opposé, l’eurodéputé Yannick Jadot a soutenu la ratification par souci de cohérence. Il regrette dans le JDD ce dimanche :

    « Nous avons fait le choix de la participation gouvernementale, il faut en assumer la solidarité. »

    Yannick Jadot, fort de son expérience strasbourgeoise, dénonce aussi ceux qui critiquent la politique des « petits pas » :

    « Je pense que ces gens-là n’auraient jamais voté le traité de Rome. Quand on travaille à 27 pays aujourd’hui, c’est forcément des petits pas. Sinon, on fait une Europe napoléonienne, on envahit les autres et on impose nos choix. L’Europe, ce n’est pas ça. »

    Reste à savoir ce que feront concrètement les élus écologistes à l’Assemblée nationale et au Sénat, qui pourraient être tentés, pour rassurer les socialistes, de distinguer entre les deux votes distincts qui leur seront soumis : le TSCG et la loi organique (qui transposera le traité dans la législation française). La position du Conseil fédéral ne dit pas tout sur le vote des élus écologistes.

    Un pied dedans, un pied dehors, la position d’EELV risque fort d’être difficilement lisible pour les Français, d’autant plus que les ministres écologistes, Cécile Duflot en tête, n’ont aucune envie de claquer la porte du gouvernement.

    Le mouvement écologiste, qui est sorti de cette année électorale renforcé en terme d’élus et de place dans la majorité gouvernementale, mais affaibli par le score de sa candidate à la présidentielle et le départ de nombreux adhérents, est en quête d’une voie moyenne pour restaurer sa crédibilité.

    Il n’est pas certain que ce pas de deux sur l’Europe rende plus lisible sa position vis-à-vis de l’action gouvernementale.

    Et au moment où les deux têtes de l’exécutif continuent leur chute dans les sondages d’opinion (43% seulement de satisfaits (- 11) et 56% de mécontents (+ 11) pour François Hollande selon le baromètre du JDD), ce coup de canif à la solidarité gouvernementale aux allures de grand écart sera mal vécu au sein de la majorité.

    De quoi se demander, comme l’a fait ce dimanche sur Europe1 François Bayrou, si la coalition socialistes-écologistes sera durable et si le choix d’EELV sur l’Europe ne va pas pousser Jean-Marc Ayrault à poser à ses « alliés » la question de confiance :

    « A l’intérieur d’une majorité, on ne peut pas être dans l’affrontement sur l’essentiel. »

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