Le mouton Vincent P. fait sa rentrée des classes. (AFP PHOTO / FRANK PERRY)
Depuis jeudi matin, un nouvel élève, d'un genre un peu particulier, a fait sa première rentrée scolaire à l'école Jules-Simon de Saint-Nazaire. Vincent P., dont le patronyme n'a pas été révélé par la direction de l'établissement, est un mouton. Un mouton noir d'Ouessant. Il a été inscrit dans cette école par les parents d'élèves qui protestent contre la fermeture d'une classe au motif qu'il y manquait un élève. Avec Vincent, la classe est désormais au complet.
"Depuis hier matin, Vincent vient à l'école, que nous occupons avec les autres parents d'élèves car l'inspection académique a décidé mercredi de fermer notre douzième classe pour un seul élève manquant", explique Pascale Chamouillet, la présidente de la Fédération des conseils de parents d'élève de l'école, confirmant une information du quotidien Ouest-France.
Comptés comme des moutons
"Comme nous n'avons 'que' deux cent quatre vingt-six élèves, que l'inspectrice de l'éducation nationale est venue mardi compter un par un comme des moutons, 'Vincent' est désormais symboliquement le 287e", a-t-elle ajouté. Pour Mme Chamouillet, la décision est d'autant plus absurde que compte tenu des effectifs en maternelle cette année, l'école aura largement plus que le seuil l'année prochaine.
"Nous avons rencontré hier, avec notre mouton, l'inspectrice d'académie de Nantes qui était en visite dans un lycée de Saint-Nazaire : comme elle n'a plus de moyens, nous avons directement écrit au ministre de l'éducation nationale et nous attendons désormais sa réponse", a-t-elle ajouté.
Dans un courrier adressé au ministre de l'éducation, Vincent Peillon, les parents espèrent qu'il puisse "débloquer une situation injuste et injustifiée". "Vous prônez une meilleure qualité du service public d'éducation, prouvez-le!"
"En âge mouton, cela fait six ans"
Aucune réponse ne leur était parvenue à la mi-journée, mais la direction de la communication du rectorat de l'Académie de Nantes a indiqué qu'il "y a eu un dialogue de bonne qualité avec les parents de cette école jeudi et il leur a très clairement été expliqué que si on leur donne quelque chose, c'est une autre zone, rurale ou banlieue, qui n'aura rien". "Il y a malheureusement d'autres écoles dans des situations pires où on a été obligé de fermer une classe, faute de disposer de suffisamment d'enseignants", a-t-on ajouté de même source.
En attendant, à la sortie de 11 h 45 vendredi, les enfants de tous âges se précipitaient pour caresser leur nouveau camarade, venu avec sa mère brebis. "C'est un agneau de dix mois, mais en âge mouton cela fait six ans, l'âge d'entrée au CP", a expliqué Jocelyne Geoffroy, mère d'élève de cette école et agricultrice, qui a amené cet élève d'un nouveau type.
Source : lemonde.fr